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Ohoettilto-3 (oho-et-til-to-3)
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  • Blog faisant partie d’une série de plusieurs. Il concerne l’intérieur d’Auroville, surtout sa Zone internationale, notamment tout Pavillon à propos de la France, dont tout ce qui est nommé -Pavillon de France- est mauvais et finira par être détruit.
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1967*,DallesSurPiliersPourAurov.(40p. environ.)

 

EN 1967*, LE PROJET DE ROGER ANGER ET SON ÉQUIPE
POUR AUROVILLE, CELUI AVEC
PLUSIEURS GRANDES DALLES COURBÉES HORIZONTALEMENT
POSÉES SUR DE NOMBREUX POINTS DAPPUI,
ET SUR LESQUELLES SERAIENT CONSTRUITS DES BÂTIMENTS
PAR D’AUTRES ARCHITECTES,
AVEC UNE HARMONISATION DE L’ASPECT EXTÉRIEUR DE TOUS

 

 

Le projet du début de 1967* pour la structure d’Auroville fut présenté lors d’une conférence à Paris.

Ci-après, la nouvelle graphie de la langue française est employée sauf dans les citations. Ça concerne surtout la suppression de certains accents circonflexes (ce qui fait notamment : apparaitre, connaitre et paraitre), ou l’ajout d’un accent (comme dans : égo), ou une modification de l’accent (comme à : règlementation ou au deuxième de : évènement).

La conférence exista au Centre d’Information et de Documentation du Bâtiment (C.I.D.B.), 100 rue du Cherche-Midi, dans le 6e arrondissement de Paris. C’est dans son sud, vers la gare Montparnasse.
Cet organisme éditait une revue titrée L’information du bâtiment, qui cessa de paraitre en 1976*. Mesures très approximatives indiquées seulement d’après le souvenir : 21 cm x 28 cm. (Chaque numéro était composé en grande partie de feuilles cartonnées, chacune présentant un nouveau produit utilisable dans les constructions. Elles étaient prédécoupées et avec deux trous car elles étaient faites pour être détachées et mises dans un classeur à deux anneaux. Les autres pages étaient aussi prédécoupées en pointillés et pouvaient être détachées ou non mais, dans les deux cas, ça pouvait finir par être mis à la poubelle et c’est probablement pour cela que peu de ces revues se retrouvent en vente sur internet. Les numéros utilisés sont à lune des bibliothèques du Centre nat. des arts et métiers, à Paris.)
Voici une photographie de la salle de conférence qui est dans le n° 10 d’octobre 1966*, page 58. (On peut agrandir en cliquant dessus ou en zoomant.)

Photographie supprimée le 30 octobre 19.

La conférence relative à Auroville exista le 22 mai de l’an numéroté 1967 par tyrannie chrétienne. Cette date est connaissable seulement par l’annonce qui fut placée dans le numéro de mai, page 31, comme visible ci-dessous.

Deux photographies supprimées le 30 octobre 19.
Texte recopié ci-dessous :

 « Prochaine manifestation au C.I.D.B.
Une conférence consacrée à
AUROVILLE
Ville expérimentale qui sera construite aux Indes
et dont le projet a reçu lapprobation de lUNESCO
aura lieu au C.I.D.B.
sous la présidence de M. POUCH PADASS [POUCHPA DASS], attaché
culturel auprès de lAmbassade de lInde en France.
LUNDI 22 MAI 1967, à 17 heures 30.
100, rue du Cherche-midi - Paris (6e) »

 

Un compte-rendu de la conférence fut publié dans le numéro n° 7-8 de juillet-aout 1967*.

Deux photographies supprimées le 30 octobre 19 : la page 1 de couverture et la page de titre.

Il y eut d’abord une introduction faite par Emmanuel Pouchpa Dass qui, lors de la Conférence générale de l’Unesco tenue à Paris à l’automne 66, avait présenté le projet de résolution qui émanait du Gouvernement indien.
Ensuite parlèrent successivement Roger Anger puis Mario Heymann, architecte, Georges Présenté, ingénieur, Pierre Braslavsky, architecte, et Pierre Garrigues, ingénieur.

Un problème de ce compte-rendu est qu’il n’indique ni la date ni le lieu de la conférence et que son introduction fait comme si elle avait existé en novembre 1966* au siège social parisien de l’Unesco.
Ci-après, ce problème est traité en faisant comme si la date et le lieu n’étaient pas connus et, après, il y a les interventions des orateurs.

Le compte-rendu n’est pas entièrement reproduit mais il y a de larges extraits, avec notamment tout ce concerne le projet de structure d’Auroville. Par ailleurs, toutes les pages sont reproduites plus loin en photographies.


LA PREMIÈRE PHOTOGRAPHIE DU PROJET DE STRUCTURE

L’article commence par une photographie, avec sa légende, qui est sur toute la largeur de la page et la voici.

XPICT0031


L’INTRODUCTION DU COMPTE-RENDU ET SON CHAOS À PROPOS DE LIEU ET DE DATE

Les lecteurs qui n’ont pas de temps ou qui ne sont pas amusés par la découverte du chaos qu’il y a dans l’introduction peuvent sauter à la partie suivante où il y a les extraits de discours des intervenants.



DÉBUT DU TEXTE DE COMPTE-RENDU DANS LA REVUE

Sous la photographie, il y a le titre du texte, qui est « Auroville », écrit en grandes lettres capitales grasses.

Aussitôt après il y a un guillemet ouvrant puis un texte qui correspond globalement au discours prononcé par Emmanuel Pouchpa Dass, représentant de l’Inde, le 16 novembre 66, au cours de la procédure qui mena à la première Résolution de l’Unesco (datant du 29 novembre 66).
Le contenu de ce discours est reproduit sur le blog Antiténèbres, de Canalblog, dans le long texte relatif aux relations entre l’Unesco, la Sri Aurobindo Society (S.A.S.) et Auroville, dans sa « Suite 1 », chapitre 22, dans sa partie qui est titrée « Passage à la Sous-commission n° 1 ». ((Dans cette partie, il avait été oublié de reproduire un autre passage de la page 7, le suivant. « 17.3 Finally, the Indian draft resolution (14 C/DR.6) was most welcome, and could be voted on, as no budgetary consequences were entailed. » Traduction : 17.3 Enfin, le projet de résolution indien (14 C / DR.6) est très bien accueilli et peut être mis aux voix, dans la mesure où il n’entraîne aucune conséquence budgétaire. Texte complet sur ce sujet.))

Le texte placé dans L’Information du bâtiment n’est pas celui qui était dans le compte-rendu de la séance de la Sous-Commission n° 1. (Il n’avait pas encore été rendu public puisque ça n’arriva qu’en 1968*. Voir le même chapitre 22.)
Vu ses différences d’après le texte officiel, il ne peut pas être la traduction du texte en anglais.
Est-ce que, lors de la séance de cette Sous-Commission n° 1, il y eut un enregistrement sonore et que, lors de son écoute, tout ne fut pas compris par le transcripteur ? Mais est-ce que des personnes extérieures à une Sous-commission pouvaient être présentes lors des sessions de celle-ci ?
Plutôt, est-ce que, lors de la réunion dont il y a, dans la revue L’information du bâtiment, une sorte de compte-rendu, le texte du discours de Pouchpa Dass à l’Unesco fut lu, et l’auteur du compte-rendu prit des notes, peut-être par un système d’abréviation avec des signes bizarres, d’après ce qu’il comprenait ou omettait de noter, puis, lors de la transcription, fit ce qui lui sembla bien ?

Connaitre l’origine des différences n’est intéressant que parce qu’elle pourrait être aussi celle d’erreurs commises après et qui sont relativement graves.

L’observation des différences fait penser, ici, que leur responsable est l’auteur de l’article, qui retranscrivit ce qu’il avait entendu en les plaçant. Les voici.
Au lieu de « Aurobindo », il y a toujours : « Auro Bindo ».
La ponctuation est parfois différente, avec la conséquence de l’ajout d’une lettre majuscule après un point final.
Des lettres majuscules sont ajoutées en plus de celles du cas précédent.
Des guillemets ne sont pas reproduits.
(Il n’y a pas une faute d’étourderie qui est dans l’original publié par l’Unesco : « construction mécaniques » : « constructions mécaniques ».)
(Au lieu de : « Là vécut Aurobindo », il y a :« Là vécu [sans t] Auro Bindo ». Faute d’étourderie.)
Au lieu de : « Très vite des disciples », il y a : « Des disciples ».
Au lieu de : « des êtres à la recherche de "cela dont la connaissance fait que nous connaissons tout le reste" et dont », il y a : « des êtres à la recherche de ceux-là dont la science fait que nous connaissons tout le reste et dont ».
Au lieu de : « cette étonnante collectivité où "le jeu multiple de la vie" se poursuit », il y a : « cette étonnante collectivité où le jeu de la vie se poursuit ».
Au lieu de : « où se côtoient dans une atmosphère de travail intense et de joie des êtres portant au cœur secret d’eux-mêmes la nostalgie de », il y a : « où se côtoient dans une atmosphère de travail intense et de joie, des êtres apportant au cœur secret du monde la nostalgie de ».
Au lieu de : « Ils forment ainsi une vaste », il y a : « « Ils forment une vaste ».
Au lieu de : « ses ateliers de réparations d’automobiles », il y a : « ses ateliers de réparations automobiles ».
Au lieu de : « ses élevages », il y a : « son élevage ».
Au lieu de : « Les occidentaux qui sont entrés en contact », il y a : « Les occidentaux qui sont en contact ».
Au lieu de : « avait été très surpris de constater "l’identité des préoccupations" entre le groupe Prospectives dont il était l’animateur en France et », il y a : « avait été très surpris de constater l’identité des préoccupations du groupe prospectif, dont il était l’animateur en France et »
Au lieu de : « par une progression naturelle cherche », il y a : « par la progression naturelle, cherche »
Au lieu de : « seront prêts à vivre », il y a : « sont prêts à vivre ».
Au lieu de : « Auroville, car tel sera son nom », il y a « Auroville, car tel est son nom ».
(Au lieu de « Coromandel », il y a « Corromandel ». Faute d’ignorance du mot.)
Au lieu de : « sur un vaste territoire de vingt kilomètres carrés dont la géographie offre une infinie variété aux possibilités d’aménagement. Tout autour », il y a : « sur un vaste territoire de 20 km2, dont la géographie offre une étonnante variété et possibilité d’aménagement ; tout autour ».
Au lieu de : « Tout cela […] ne réveille-t-il pas un écho », il y a : « Cela [….] ne révèle-t-il pas un écho ».
Au lieu de : « ce monde merveilleux des espoirs d’autrefois, le Domaine entrevu et perdu, le Château où dort la belle Princesse », il y a : « ce monde merveilleux des espoirs, d’autrefois, ces demains entrevus et perdus, le château où dort la belle Princesse ».
Au lieu de : « Voilà pourquoi le Gouvernement de l’Inde voudrait que la Conférence générale, agissant », il y a : « Voilà pourquoi le Gouvernement de l’Inde voulait que la Conférence de l’Unesco, agissant ».
Au lieu de : « en ce vingtième anniversaire », il y a : « en ce 20e anniversaire ».

Il semble que Roger Anger n’ait pas relu l’article avant sa publication dans L’Information du bâtiment car, sinon, il aurait au moins corrigé le nom Aurobindo qui y est toujours mal écrit : « Auro Bindo ». En ce cas, il ne put pas non plus corriger d’autres erreurs, plus graves.


FIN DU DISCOURS DE POUCHPA DASS QUI EST RAPPORTÉ PAR L’UNESCO ET TEL QUE PLACÉ DANS L’ARTICLE, ET SUITE DE CELUI-CI

À lUnesco en 66 : « Voilà pourquoi le Gouvernement de l’Inde voudrait que la Conférence générale, agissant en conformité avec les buts de notre organisation dont nous réaffirmons solennellement les idéaux en ce vingtième anniversaire, accorde à ce projet d’un caractère unique et exceptionnel et à certains égards insolite son assentiment moral et sa confiance. »
À la réunion de 67, il y eut des différences dont la principale fut que, à la place de « voudrait », qui est un temps du présent, au mode conditionnel, il y eut « voulait », qui est un temps du passé.
L’explication est dans ce qui, dans l’article, est immédiatement après, sans retour à la ligne.

« Eh bien, la Conférence générale de l’Unesco, c’est-à-dire les 121 membres, ont approuvé ce projet et adopté les résolutions dans lesquelles ils disent : »
Cette phrase fut écrite après l’adoption du projet de résolution par l’Assemblée générale et ne pouvait donc pas être dans le discours de Pouchpa Dass d’avant ce moment.

Ensuite il y a, en un seul paragraphe, sans rigueur juridique, entre des guillemets, le texte de la résolution… d’après L’Information du bâtiment.
Il est tellement différent de la version officielle que, pour montrer les différences il faudrait reproduire les deux textes, ce qui n’est pas utile. (Pour connaitre la version officielle, voir le même chapitre 22 du texte indiqué plus haut qui est sur le blog Antiténèbres.)
Est-ce que le texte publié dans la revue fut obtenu par traduction d’une version en anglais (faite par quelqu’un ne parlant pas bien cette langue). Un mot fait penser que oui : « peuples ».
Dans la version officielle en anglais, il y a ceci : « […] Auroville where people of different countries will live together in one community […]. »
Dans la version officielle en français, il y a ceci : « […] "Auroville", où des personnes de nationalités différentes vivront en harmonie les unes avec les autres […]. »
Dans la revue, il y a ceci : « […] Auroville, où des peuples de différents pays vivront ensemble en une communauté harmonieuse […] ».


SUITE DE L’ARTICLE OÙ EST DAVANTAGE VISIBLE LE CHAOS CONCERNANT CE QUI FUT DIT À L’UNESCO OU À LA RÉUNION D’APRÈS

Dans la revue, aussitôt après la reproduction de la Résolution de l’Unesco en sa version spéciale, il y a ceci où chaque aller-à-la-ligne-suivante est conforme.
« Tout ceci c’était pour dire pourquoi l’Unesco a accepté ce projet et pourquoi elle le recommande à tous les états.
Depuis ce moment-là, le Gouvernement indien a reçu un très grand nombre de demandes de renseignements ; beaucoup de pays se sont montrés intéressés à ce projet : tout récemment encore, le Gouvernement russe nous a fait savoir qu’il était intéressé par une participation dans la construction d’Auroville, si bien que je pense qu’une réunion de ce genre est tout à fait la bienvenue ; et je voudrais maintenant passer la parole à ces Messieurs qui vont vous expliquer beaucoup plus en détails ce qu’on a fait ou ce qu’on va faire à Auroville et qui vont vous montrer qu’Auroville n’est pas seulement un projet mais peut devenir une réalité.
                   [Signature, écrite en gras avec sa suite :] Pouchpa DASS
                   Attaché culturel à l’Ambassade de l’Inde
                   (déclaration faite à la Conférence générale de l’Unesco,
                  14e session, le 28 novembre 1966.) »

La signature et sa suite font comme si tout ce qui précède avait été dit par Pouchpa Dass à l’Unesco, à la date indiquée.
Or, les deux paragraphes d’avant la signature sont relatifs à ce qui exista après le vote positif de l’Unesco, en plus du passage d’avant qui l’était aussi. Il est donc impossible qu’ils aient fait partie d’une déclaration faite avant.
En complément du guillemet ouvrant qu’il y a au début de l’article après son titre, il aurait dû y avoir quelque part un guillemet fermant lui correspondant or il n’y en a pas, que ce fût fait volontairement ou non.

Par ailleurs, cette prétendue « déclaration » aurait été faite dans une « réunion » du « genre » en jeu, en servant d’introduction pour plusieurs « Messieurs » allant s’exprimer. Où et quand exista cette réunion ? Ça aurait dû être dit dans l’article.
Dans cette réunion, Pouchpa Dass parla en premier, en lisant d’abord son discours dans la Sous-Commission n° 1 le 16 novembre 66 (peut-être sans dire cette date précise), puis parla nouvellement (indiquant ce qui avait existé après : le vote par l’Assemblée de l’Unesco et aussi ce qui exista après, notamment les demandes d’information), et l’auteur de l’article (ou son premier auteur ?), qui prenait des notes, ne sut pas distinguer ces deux sortes de paroles.
Il est possible aussi que ce premier auteur transmit son texte imprécis au rédacteur en chef de la revue, que celui-ci ne comprit pas ce qui avait existé et réécrivit le texte pour lui donner son apparence finale. Notamment, ne sachant pas distinguer ce qui avait existé à l’Unesco en novembre 66 et ce qui avait existé à la réunion en jeu, il aurait décidé de tout attribuer à l’Unesco et d’omettre la date de cette réunion.
Cette hypothèse n’explique pas les grandes différences qu’il y a dans le texte de la Résolution de l’Unesco telle que rapportée.


SUITE DE L’ARTICLE OÙ IL Y A ENCORE LE MÊME CHAOS

Dans la revue, vers le milieu de sa page 2, qui est à gauche lorsque la revue est ouverte, est écrit en grand le titre « Auroville ». Dessous est le début du texte introductif dont il est parlé ci-dessus, en deux colonnes.
Sur la page de droite, page 3, en haut en deux colonnes il y en a la suite.
Dessous et à peu près au niveau du titre de la page 2, vers le bord droit de la page 3 mais en étant plus large qu’une colonne, sur deux lignes de grandes lettres grasses est écrit : « … Une ville dédiée à la fraternité humaine ».
C’est comme si c’était la suite du titre. Voici ces deux pages.

Deux photographies supprimées le 30 octobre 19.

Dessous, sur toute la largeur de la page est écrit, en gras : « À la suite de cette déclaration, l’Unesco a approuvé la résolution suivante : »
Il est donc encore fait comme si le texte en deux colonnes était vraiment en entier une « déclaration », celle indiquée d’avant le vote.
(Correctement, il y eut l’approbation d’un projet de résolution et, en conséquence, il y eut une résolution.)

Dessous, il y a le texte de la résolution de l’Unesco… d’après L’Information du bâtiment quoiqu’en ayant, cette fois, la forme juridique, et il est écrit en gras.


TOUS LES PASSAGES DU RESTE DE L’ARTICLE OÙ IL Y A DES INFORMATIONS SUR LE LIEU ET LA DATE DE LA RÉUNION

À partir du haut de la page 4 de l’article et jusqu’au milieu de la page 10 où il y a sa fin, il y a successivement le texte de chacune des cinq interventions qui existèrent lors de la réunion, la conférence, après l’introduction faite par Pouchpa Dass.
Concernant le lieu et la date de la réunion, il n’y a pas d’expression du chaos précédent.
Est-ce que le texte de chacune de ces interventions, préparé avant, fut donné au journaliste ? Si oui, ça signifierait que, lors de leur lecture pendant la réunion, des différences purent exister, mais qui ne modifient pas le fond. Mais pourquoi le mot Aurobindo fut-il toujours écrit « Auro Bindo » ?
Quatre de ces cinq interventions contiennent des informations relatives au lieu et à la date de la réunion, et à la présence de Pouchpa Dass. Les voici.

« Intervention de M. R. ANGER, Architecte Après ce que M. Pouchpa Dass vient de vous dire, il appartient à mes camarades et à moi-même de vous présenter AUROVILLE […]. […] AUROVILLE, donc, comme vous l’a dit M. Pouchpa Dass, sera construite en Inde […]. […] Notre pays [la France] possède dans ses tiroirs ses propres villes à construire, […]. […] La tâche de donner une forme concrète à la vision de Shri Auro Bindo [Aurobindo], comme vous l’a expliqué M. Pouchpa Dass, a été confiée à la Mère : […]. […] L’équipe de base que nous formons en liaison avec des techniciens indiens sur place, […]. […]
Exposé de Monsieur M. HEYMANN, Architecte […] un simple règlement d’urbanisme permettrait la variété mais entraînerait le chaos par manque de coordination véritable (ex. [exemple.] banlieue parisienne). […]
Exposé de M. P. BRASLAWSKI [BRASLAVSKY], Architecte D.P.L.G […] compte tenu de l’accueil unanime fait à la résolution indienne sur AUROVILLE par la Conférence compétente de l’UNESCO, […]. […]
Exposé de M. P. GARRIGUES, Ingénieur […] Pour préparer mon intervention de ce soir, […]. Tout le monde doit savoir et faire savoir que la population de la terre a augmenté de 2 % entre l’année 1965 et l’année 1966, et que, pendant ce temps, […]. […] »

La réunion débuta par un discours introductif prononcé par Emmanuel Pouchpa Dass.

Si la réunion avait existé à Pondichéry ou vers là, on n’aurait pas dit « Notre pays », on n’aurait pas dit « sur place » à propos de « liaison avec des techniciens indiens » et l’on n’aurait pas donné comme exemple de chaos la « banlieue parisienne ».

La réunion exista un « soir » et ne put donc pas suivre immédiatement la présentation faite par Pouchpa Dass à la session de la Sous-commission n° 1 car elle exista un matin. (Voir le même chapitre 22.)
La réunion exista après « l’accueil unanime fait à la résolution indienne sur AUROVILLE par la Conférence compétente de l’UNESCO », le 29 novembre 66.
Puisqu’une statistique sur « la population de la terre » relative aux années « 1965 » et « 1966 » fut indiquée, la réunion exista en 67, et après qu’on ait eu de temps de faire les comptes, la comparaison et la publication de la statistique.
Elle exista avant la publication dans la revue en juillet-aout 67, et avant le temps d’avant pour sa préparation.
(Dans les trois numéros suivants de la revue L’Information du bâtiment, il n’y eut pas d’annonce pour rectifier ce qui avait été écrit dans l’article.)

Comme dit plus haut, la conférence exista le 22 mai 1967* à Paris, au siège du Centre d’Information et de Documentation du Bâtiment.


EXTRAITS COMMENTÉS DES INTERVENTIONS, NOTAMMENT À PROPOS DE L’ENJEU D’AUROVILLE ET DE SES STRUCTURES

Voici des extraits des cinq interventions.

Il n’est pas cherché à donner un aperçu de tout ce qui fut dit et c’est pour cela que, par exemple, pour deux des interventions il n’y a que peu de paragraphes.
Ne sont reproduits que les passages qui sont considérés comme méritant de l’être, pour plusieurs causes.

La principale est relative aux structures de la ville. Par exemple, est-ce qu’il est parlé de ce qu’avait prévu la Mère : un centre avec autour quatre parties égales se touchant ?
Une autre cause concerne l’enjeu d’Auroville. Ça correspond à savoir s’il y a à se comporter selon un idéal (mental) c’est-à-dire, puisque chacun s’en fait sa propre conception, selon son égo, ou s’il y a à suivre son guide intérieur. C’est utile pour comprendre comment les architectes se comportèrent et se retrouvèrent en train de produire leurs conceptions, leurs maquettes.

Les mots qui sont en gras dans la revue sont reproduits ainsi.
Les mots qui sont en lettres capitales sont reproduits ainsi (par impossibilité technique de les placer en lettres petites capitales, avec une majuscule s’il y en a une ordinairement).
Parfois, un ou plusieurs mots de correction sont ajoutés entre des crochets.

Titre : « Intervention de M. R. ANGER, Architecte
Après ce que M. Pouchpa Dass vient de vous dire, il appartient à mes camarades et à moi-même de vous présenter AUROVILLE dans ses grandes lignes générales et de vous faire pénétrer dans son univers d’espoir, de tenter de vous faire partager la foi profonde que nous avons tous dans sa réalisation, et notre conviction de travailler à une œuvre universelle nécessaire à un monde en pleine crise évolutive. Mais notre enthousiasme ne nous empêche pas d’être réalistes, concrets, d’avoir les pieds sur terre, et pas encore au ciel, d’en mesurer les difficultés, de voir souvent plus lucidement que les professionnels du scepticisme. » (Fin provisoire de citation.)

Il est fait comme si un but serait d’avoir « les pieds » « au ciel » mais cette image ne convient pas car l’enjeu est la manifestation supramentale sur la Terre pas de sortir de la manifestation terrestre.

Suite immédiate.
« Bien des problèmes restent encore posés à nous ; certains sont à peine ébauchés, d’autres seulement posés.
Ce qui vous sera donc développé tour à tour par :
– M. Mario HEYMANN, architecte, qui vous parlera de l’urbanisme et de l’architecture,
– M. Georges PRÉSENTÉ, ingénieur, qui vous parlera des techniques spécifiques à Auroville et leurs applications,
– M. Pierre BRASLAWSKY [BRASLAVSKY], architecte, qui vous parlera des problèmes économiques et de leurs incidences,
– M. Pierre Garrigues [GARRIGUES], ingénieur, qui parlera du problème industriel à Auroville,
ne sont que les options essentielles retenues dans nos études en cours, et ceci est important à souligner.
AUROVILLE, donc, comme vous l’a dit M. Pouchpa Dass, sera construite en Inde sur un territoire de 20 km2, à quelques kilomètres au nord de Pondichéry, dans l’état de Madras, sur des terrains actuellement vierges, dans une nature colorée et généreuse, à proximité modeste de la mer. Sa construction s’étalera sur une quinzaine d’années. La pose de la première pierre est prévue pour février 1968.
Sous cet angle, AUROVILLE ne présente rien qui justifie de retenir l’attention. La construction d’une ville est aujourd’hui devenue moins exceptionnelle et a perdu l’intérêt qu’elle pouvait susciter à l’époque de Brasilia ou de Chandigarth.
Notre pays [la France] possède dans ses tiroirs ses propres villes à construire, plus importantes [plus grandes] du reste. Cependant, ce qui diffère à AUROVILLE des autres cités à construire et construites, est à vrai dire, son programme, son but, son rôle. Les villes ordinaires ne se proposent rien d’autre que d’individuel et plus souvent opposé, exclusivement matérialiste. » (Fin provisoire de citation.)
Il est erroné de dire cela car, par exemple, un bâtiment chrétien (église ou temple protestant ou autre) était déjà à cette époque souvent placé au centre d’une ville ou, sans être en un tel centre, avoir la structure urbaine proche d’une partie de ville faite autour de lui. Il en est ainsi en France à propos d’église papiste même pour les villes créées relativement récemment là où c’était la campagne.

Suite immédiate.
« Par sa conception de centre international, par son caractère de laboratoire à l’échelle d’une planète, AUROVILLE va en effet représenter l’image de la fraternité humaine, l’ébauche de la première ville des citoyens du monde. » (F. prov. d.c.)
La notion de « fraternité humaine » qui est évoquée est celle telle que chacun la comprend. Elle correspond à celle d’unité humaine telle que chacun la comprend.

Suite immédiate.
« Devant l’ambition d’un tel projet, il est nécessaire, je crois, de le replacer brièvement dans son contexte, et de parler du maître de l’ouvrage au sens traditionnel du terme en occident. Comment, pourquoi est née AUROVILLE ?
La tâche de donner une forme concrète à la vision de Shri Auro Bindo [Aurobindo], comme vous l’a expliqué M. Pouchpa Dass, a été confiée à la Mère : la création d’un monde nouveau, d’une société nouvelle exprimant et incorporant la conscience nouvelle à l’œuvre qu’elle a entreprise. Par la nature même des choses, c’est un idéal collectif réclamant un effort collectif pour se réaliser » (Fin provisoire de citation.)
Il est parlé d’une « conscience nouvelle » à exprimer et à incorporer, ce qui correspond à manifester, ce qui se fait notamment en suivant son guide intérieur. Pourtant, c’est aussitôt réduit à n’être qu’un « idéal ». Il est parlé de le « réaliser », c’est-à-dire que chacun le voulant s’occupe de tenter de se conformer à lui en espérant que ça finira par créer la situation espérée. Il n’est pas parlé de suivre son guide intérieur, ce qui se fait par un « effort » individuel, chacun à sa mesure. Il n’est parlé que d’un « effort collectif » pour tenter de réaliser un « idéal ».

Suite immédiate.
« dans les termes d’une recherche de perfection humaine ; l’Ashram, fondée et développée [fondé et développé] par la Mère, a été le premier pas vers l’accomplissement de ce but. Le projet d’AUROVILLE est le pas suivant, cherchant à élargir la base et essaie d’établir l’harmonie entre l’esprit et la matière dans la vie collective de l’humanité ; parce qu’aussi l’enseignement de Shri Auro Bindo [Aurobindo] est foncièrement expérimental, et que contrairement à l’étude passive, renonciatrice devant la vie des yogas traditionnels de l’Inde, la matière devrait être utilisée, transformée, prouvant que la spiritualité n’est pas incompatible avec l’utilisation des moyens techniques les plus modernes, l’expérience prouvant que la société actuelle tend à mourir par son propre développement : c’est signe certain qu’il y a quelque défaut radical dans son système, la preuve aussi que sa conception de l’homme et ses méthodes de développement ne correspond pas à la réalité intégrale de l’être humain, ni au but de la vie telle que cette réalité l’impose. Sa quête d’une surhumanité propose aux folles raisons des hommes, que nous prétendons être, la raisonnable folie d’un monde à transfigurer ici et maintenant. » (F. prov. d.c.)
« l’esprit et la matière », c’est la manière simplifiée de présenter la situation. Pareil pour « esprit » et « corps » qui est plus loin.
Les « yogas traditionnels de l’Inde » ne se contentaient pas d’une « étude », passive ou non.
La « réalité intégrale de l’être humain » : il est exprimé implicitement qu’il n’y a pas seulement ce qui existe déjà de manière commune mais aussi autre chose qui, avant, avait été indiqué par les mots « conscience nouvelle ».

Suite immédiate.
« AUROVILLE apparaît donc comme une tentative de réalisation dans les œuvres, par les actes, dans un monde matériel et humain, du message de Shri Auro Bindo [Aurobindo].
AUROVILLE devient un champ d’expériences, de recherche de vértié [vérité], non pour quelque dégoûtant salut individuel, comme le dit Shri Auro Bindo [Aurobindo], non pour quelque Nirvana suggestif et égoïste, mais au service des hommes de tous les pays du monde. AUROVILLE élargit sa conception d’une vie modèle aux dimensions d’une vie universelle et un tel programme, s’il peut paraître aux yeux de certains, utopique, reste nécessairement une obligation qui doit rapidement aujourd’hui se réaliser. » (F. prov. d.c.)
Il est parlé de réaliser un « message ». Ça correspond à tenter d’agir selon un idéal. Il n’est donc pas parlé de suivre son guide intérieur, ni même de suivre les indications de la Mère à Pondichéry.
Auroville étant conçue pareillement, elle est dite être « au service des hommes » (« de tous les pays du monde »). Il n’est donc pas parlé, même par sous-entendu seulement, de manifestation supramentale en cours, notamment de ce qui fut ensuite exprimé dans la Charte par le passage suivant : « pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».

Suite immédiate.
« Nombreuses tentatives de cités industrielles ont été par le passé imaginées : […] Platon, Aristote, […]. […] Pourquoi ont-ils échoué ? Parce que les théories probablement ne pouvaient être transposées dans le réel, le stade d’évolution de la société d’alors incapable de comprendre et de soutenir une telle entreprise.
La prise de conscience des hommes d’aujourd’hui est heureusement très différente : soutenu par les instances internationales, comme l’Unesco, aidé par les nations conscientes du rôle d’un tel projet, rendu possible par les moyens techniques industriels matériels de notre civilisation, le rêve secret des hommes de bonne volonté devient possiblement une réalité. » (F. prov. d.c.)
Le « rêve secret des hommes » ne contenait pas ce qui relève de la manifestation supramentale. Roger Anger évoque seulement de la « fraternité humaine », de l’unité humaine, telles que chacun comprend cela.

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« AUROVILLE, qui va porter le nom d’Auro Bindo [Aurobindo], sera donc un centre universel dont le programme comporte 4 zones principales :
– une zone résidentielle comportant les fonctions urbaines courantes,
– une zone culturelle où prendront place les facultés à rayonnement international, des instituts de recherche, fondations scientifiques, applications pacifiques des sciences actuelles (cette zone comportant des installations sportives les plus complètes dans un souci d’équilibre du corps et de l’esprit),
– une zone industrielle, susceptible de pourvoir aux besoins propres d’Auroville mais aussi de jouer un rôle pilote dans le développement de la région sud de l’Inde,
– une zone internationale, constituée par des pavillons des représentations étrangères, véritables ambassades de culture, lieu de rendez-vous, d’échanges, facilitant une compréhension mutuelle par la connaissance des problèmes propres à chaque pays.
Un tel programme explique suffisamment en quoi AUROVILLE diffère des cités ordinaires. Ouverte à tous les gens de bonne volonté de toutes races, couleurs, religions, désireux de participer à une expérience jamais tentée, son visage sera nouveau et spécifique. » (F. prov. d.c.)
Chacun commence à partir de l’état de conscience qu’il a déjà mais Auroville n’est pas faite pour être avec des religions. Même en dehors de cette ville, la pratique du yoga intégral de Sri Aurobindo et la Mère mène à se débarrasser de sa religion si l’on en avait une.

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« Il est donc important de souligner une des réalités : en quoi AUROVILLE sera expérimentale ?
Elle sera limitée à 50 000 résidents, et ceci en raison de l’expérience à tenter : en effet, ce nombre représentant les conditions requises suffisantes et nécessaires d’une structure urbaine où devront se jouer, se mettre en place, s’étudier les problèmes évolutifs, notamment, un idéal collectif et un effort collectif, base de l’harmonie à établir. »
L’enjeu serait de se conformer à un « idéal », pas de la manière qui fut plus tard indiquée ainsi dans la Charte : « pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».
En plus, c’est indiqué à propos du nombre envisagé de résidents, pas en tant qu’une des causes pour lesquelles Auroville est faite, selon Anger, pour être expérimentale.

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« AUROVILLE sera donc expérimentale, par la nouveauté de la tentative des rapports à établir entre les Aurovillines [Aurovilliens, puis : Auroviliens], par son ordre social nouveau, par l’importance donnée à la liberté, par les relations d’émulation pour bien faire, de collaboration, de réelle fraternité, l’absence de classes sociales, toutes ces considérations conditionnant l’organisation interne, physique de la ville et ses rapports avec l’extérieur.
Elle sera expérimentale par son rôle économique en participant par ses moyens propres comme guide, comme modèle, au développement d’une des régions les plus déshéritées de l’Inde sur le plan industriel et agricole.
Elle sera expérimentale par la liberté et les possibilités qu’elle veut offrir à ses habitants d’accéder à la culture la plus ouverte possible de l’esprit et du corps.
Elle sera expérimentale par son principe de financement, puisqu’il sera assuré, en plus des fonds propres de la "Shri Auro Bindo [Aurobindo] Society", par des fonds et legs, par des prises de participation internationales à la zone culturelle, par des souscriptions personnelles des ressortissants du monde entier, désireux de se retirer dans la zone résidentielle, enfin par des prêts bancaires internationaux pour les investissements et l’infrastructure urbaine. » (F. prov. d.c.)
Est-ce que tout cela relève de l’expérimentation ? Oui, puisque des impôts ne sont pas prévus dans Auroville mais est-ce que sont prévus des financements par des pouvoirs publics ? Si oui, ça correspondrait à des impôts prélevés obligatoirement à l’extérieur de la ville même sur des personnes qui ne l’approuvent pas, ce qui est le cas lorsqu’il faut compenser la réduction de rentrées d’argent qui existe en conséquence de déductions fiscales individuelles faites lors de dons faits par ces individus à certaines conditions. En plus, des financements publics impliquent généralement la réduction de la liberté.
Par ailleurs, pour la zone résidentielle, il n’est envisagé que l’action de « se retirer ».

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« Elle sera expérimentale par son urbanisme, son architecture et c’est le point qui nous intéresse sans doute le plus, et qui nous concerne le plus directement.
Délibérément fixée à une population maximum de 50 000 résidents, comme je vous l’ai dit, cette limite permet d’adopter un plan d’urbanisme circulaire qui n’aurait pu être tenu pour une ville en expansion continue.
Dans le cas d’AUROVILLE, les avantages inhérents du plan circulaire trouvent leur pleine justification en accentuant le caractère symbolique recherché de la ville : unité générale, facilité de circulation interne, facilité des contacts humains. Les axes de pénétration vers le Centre créent une convergence, une densification des bâtiments qui grandissent jusqu’à un point d’éclatement où se produit l’ouverture sur le centre spirituel de la ville : le Matrimandir. » (F. prov. d.c.)
Le « plan circulaire », qui est un plan en rond, correspond en gros au premier plan de la Mère avec notamment les quatre parties quoiqu’il ne fût pas précisément cela. La Ceinture verte qui entoure laccompagne.
Ce qui est dit de l’accentuation du « caractère symbolique » n’est pas suffisamment précis concernant la structure générale envisagée.
Pareil pour les « axes de pénétration » : droits ou courbés ?
Le projet d’une « densification des bâtiments qui grandissent jusqu’à un point d’éclatement où se produit l’ouverture » indiquée relève du coup de théâtre. En plus, il y aurait en permanence la signification (et la réalité) que la densification urbaine en accroissement créerait de l’étouffement, dont on échapperait soudainement en arrivant à l’ouverture indiquée. Ce projet est mauvais.

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« Différents principes d’urbanisme fondamentaux y prennent place :
– une macrostructure évolutive
– les zones fortement densifiées par contraste
– une restructuration du paysage
– une intégration de la nature
– une réhabilitation de la rue et la suppression du caractère obsessionnel de l’automobile
– la recherche d’une variété architecturale la plus ouverte possible, la plus libre possible.
Tous ces principes étant conditionnés, axés volontairement vers une recherche harmonieuse de l’homme dans la cité. » (F. prov. d.c.)
Est-ce qu’il y a ou non l’omission de l’aspect qui fut plus tard exprimé par le passage de la Charte : « pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».

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« Les schémas d’urbanisme qui vont vous être présentés et commentés, ne restent encore que des étapes et des travaux en cours ; les études évolueront certainement encore avant qu’AUROVILLE ne trouve son aspect définitif.
En effet, comment pourrait-on arbitrairement fixer hâtivement, graphiquement, sans crainte de se tromper, les détails de son visage. En raison des problèmes posés par son propos même, de la difficulté de créer une telle ville modèle, par l’apport découlant du concours largement ouvert aux architectes, aux techniciens et aux hommes de bonne volonté, AUROVILLE ne se fera qu’avec l’appui de tous, la maturité des problèmes à résoudre justifiant le temps et l’aide nécessaires.
L’équipe de base que nous formons en liaison avec des techniciens indiens sur place, reste donc ouverte à la collaboration la plus large pour que naisse AUROVILLE, ville expérimentale, ville modèle, qui devra être une terre, comme l’a dit la Mère de l’Ashram de Shri Auro Bindo [Aurobindo], où tout homme de bonne volonté ayant une aspiration sincère pourra vivre librement comme un citoyen du monde, un lieu de paix, de concorde, d’harmonie où tous les instincts guerriers de l’homme seront utilisés exclusivement pour vaincre les causes de ses souffrances, de ses misères, pour surmonter ses faiblesses et ses ignorances, pour triompher de ses limitations et de ses incapacités, un endroit où les relations entre les êtres humains, qui sont d’ordinaire presque exclusivement basées sur la concurrence et la lutte, seront remplacées par des relations d’émulation pour bien faire, de collaboration et de réelle fraternité. »
Fin de l’intervention de Roger Anger.
« une aspiration sincère » à quoi ?
Sans s’intéresser en détail à ce qui est dit, un état idéal est indiqué mais, avant qu’il soit atteint, des conflits peuvent exister s’ils sont nécessaires, par exemple lorsque des individus font dominer leur égo en voulant l’imposant sur d’autres, et ça peut exister aussi après. La situation qui correspond à un idéal nexistera que lorsque chacun sera toujours « le serviteur volontaire de la Conscience Divine ».

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« Exposé de Monsieur M. HEYMANN, Architecte
[Titre :] Urbanisme et architecture d’Auroville
Roger ANGER vous a parlé de ce que nous voulons construire et pourquoi.

À moi de vous dire comment nous voulons bâtir AUROVILLE, mais avant de vous présenter notre projet, je tiens à ouvrir une parenthèse : nous ne sommes pas des utopistes et nous sommes parfaitement conscients des modifications sans doute considérables que subiront nos plans au fur et à mesure de leur réalisation et de la modestie qui caractérisera le début de la construction d’AUROVILLE.
C’est pourquoi je vous demande de ne voir dans les projets qui vous sont présentés, qu’une matérialisation d’intentions.
Permettez-moi de vous rappeler brièvement les données dont nous disposions au moment de la mise en chantier de notre plan directeur :
le programme :
quatre zones, dont deux à forte et deux à faible occupation,

Limitation du nombre d’habitant à 50 000.
le parti de base défini auparavant, savoir :
plan symbolique exprimant par son caractère radioconcentrique et son centre spirituel l’idée philosophique à l’origine de cette entreprise. » (F. prov. d.c.)
Une agglomération urbaine est dite avoir un plan « radioconcentrique » lorsque ses parties sont en cercles concentriques, du centre à son bord extérieur. C’est par exemple le cas d’une ville qui se développe au long des siècles et dont sa partie la plus ancienne fut entourée d’un rempart, puis ce dernier fut détruit et un autre fut construit plus loin, puis il fut détruit avec un autre placé plus loin. La ville se développe selon ces zones concentriques.) Dans le projet d’Auroville, il y a le centre avec son entourage, puis un lac autour. En septembre 65, la Mère avait admis ensuite un anneau avec des services (transports, poste, etc.) avec, autour, les quatre zones égales en superficie, puis la Ceinture verte.
Par ailleurs, le centre d’Auroville n’est pas une « idée », qu’elle soit « philosophique » ou non. L’intervenant annonça-t-il cela car il pensait à l’idée d’unité humaine ?

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« le site :
bien qu’intéressant et par endroit d’une grande beauté, le terrain d’AUROVILLE ne présente pas un relief ou un caractère très marqué.

Dans son ensemble, le paysage est peu boisé, le sol étant constitué par une terre rouge exploitée partiellement par des paysans suivant des méthodes d’ailleurs assez primitives. Par endroits, cette terre, ravinée par les ruisseaux de pluie au moment de la mousson, présente des reliefs très sensibles et l’érosion crée ainsi de véritables micro-paysages.
Il existe également une zone limitée de forêts séculaires et c’est surtout dans ce secteur que quelques villages ont été implantés. Les murs bâtis en briques de terre séchée, sont littéralement intégrés au sol. Les étangs importants à la saison des pluies, disparaissent entièrement ou presque pendant la période de sécheresse ; en leur proximité, subsistent quelques temples qui devront être conservés.
La mer se trouve à quelques kilomètres du terrain d’AUROVILLE et ne fait pas partie intégrante de son site bien que des bretelles de liaison doivent être créées.
Dernière donnée : l’ambiance d’une ville indienne. Nous avons constaté que les villes indiennes présentent un caractère de densité particulièrement accusé correspondant sans doute, entre autre [autres], à la nécessité constante d’abris contre le soleil ou la pluie violente. Bénarès est un bon exemple de cet urbanisme ramassé, presque confus. De plus, la nécessité de l’abri fait apparaître des parasols là où l’architecture ne dispense pas assez d’ombre. Il est d’ailleurs à noter que la notion de densité dans les villes paraît être un facteur essentiel pour la vie urbaine sous tous les climats.
Permettez-moi de vous présenter maintenant nos projets sur le plan d’urbanisme d’AUROVILLE.
Quatre zones sont prévues :
– une zone d’habitation,
– une zone de travail, située au Nord à cause des vents dominants,
– une zone de culture et de sport,
– une zone internationale.
La couronne administrative et les principaux commerces se trouvent groupés autour du centre.
La densification est plus intense au fur et à mesure qu’on approche du cœur de la ville et autour des axes des circulations principales.
Deux autres points nous paraissent importants, autant à cause de leur valeur pratique que symbolique :
– aucune frontière nette n’existe entre AUROVILLE et son entourage,
– toutes les formes architecturales sont possibles et peuvent y être intégrées. »
Ça va avec ce que Roger Anger avait dit : « la recherche d’une variété architecturale la plus ouverte possible, la plus libre possible ».

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« Le centre spirituel de la ville consistera en un édifice, le Matrimandir, simple salle de méditation située au milieu d’un étang, accompagné de jardins et surmonté d’une sculpture symbolique. » (Fin provisoire de citation.)

Le passage suivant pendant environ 6 pages est reproduit dans l’article du présent blog dont le titre commence par : À bas la forme de galaxie pour Auroville ! Sa fin est indiquée plus loin peu avant une photographie.

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« Nous avons établi un deuxième projet dans lequel on retrouve, bien sûr, le même programme.
Les quatre zones sont exprimées d’une manière plus nette. La volonté de créer un plan dynamique et souple a dominé lors de cette étude au détriment, dans une certaine mesure, de la multiplicité des formes architecturales possibles.
Ce projet a la grande qualité d’assurer une silhouette très caractéristique à la ville. » (Fin provisoire de citation.)
Il n’y a donc plus « la recherche d’une variété architecturale la plus ouverte possible, la plus libre possible » où « toutes les formes architecturales sont possibles et peuvent […] être intégrées ».
Ce à quoi correspond cette description est indiqué plus loin.

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« Parallèlement, nous avons entrepris des recherches architecturales dans le but de définir des formes de construction et certaines ambiances que nous voudrions créer. Je me limiterai à quelques exemples :
– désir d’intégrer des bâtiments au sol en harmonie avec l’architecture traditionnelle locale ; ce principe, appliqué aux petites industries, permettra de créer une zone industrielle aux espaces verts importants. Les cours intérieures seront protégées contre la vue par des talus plantés : » (F. prov. d.c.)
Pour « intégrer des bâtiments au sol », la signification avait été indiquée peu avant par « Les murs bâtis en briques de terre séchée, sont littéralement intégrés au sol ». Cette volonté d’intégration n’existe que pour la « zone industrielle ». Qu’en est-il pour le reste ?

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« – volonté de différencier les niveaux des différentes circulations. »
Qu’est-ce que ça signifie ?

Suite immédiate.
« Certaines formes de climatisation naturelle sont également à l’étude et des rues intérieures, à l’abri des influences climatiques, sont envisagées.
La récupération de l’eau de pluie par certaines toitures appropriées sera possible.
Nous avons dégagé de toutes nos recherches quelques principes urbanistiques généraux qui nous servent de base pour l’étude du projet de synthèse dont nous avons actuellement entrepris la mise au point :
1 – structuration de tissus urbains à forte densité suivant l’exemple des villes traditionnelles,
2 – création d’un site artificiel qui donnera une silhouette caractéristique à AUROVILLE,
3 – réhabilitation de la rue et de la place publique comme lieu de rencontre entre les hommes,
4 – exclusion de l’automobile de la cité, remplacée par des moyens de transport variés et silencieux n’interférant pas avec les piétons,
5 – volonté de donner deux qualités essentielles à AUROVILLE :
         l’unité
         la variété.
Je voudrais insister sur ce dernier point. Les villes anciennes trouvaient leur variété naturellement par les milliers de bâtisseurs qui les édifiaient, par les siècles que durait leur construction.
Leur unité était assurée par les matériaux, les traditions, la méconnaissance souvent d’autres styles.
À AUROVILLE, l’application d’un simple règlement d’urbanisme permettrait la variété mais entraînerait le chaos par manque de coordination véritable (ex. [exemple :] banlieue parisienne).
La construction de toute la ville par une seule équipe d’architectes risquerait fort d’entrainer le défaut inverse : unité se confondant avec uniformité.
La difficulté consiste à intégrer un maximum de cerveaux à la création d’AUROVILLE, sans perdre les idées directrices.
Pour l’ensemble de ces problèmes, nous proposons la solution suivante : création d’une macrostructure, c’est-à-dire de planchers constituant des sols artificiels plantés, soutenus par une très large trame de points d’appuis [points dappui]. C’est sur ces sols suspendus que les bâtiments proprement dits s’intégrant dans un cadre déjà structuré seront construits par de nombreux architectes.
L’économie réalisée sur les VRD, les transports, etc., devrait s’équilibrer avec les dépenses inhérentes à cette macrostructure. » (F. prov. d.c.)
Le mot « soutenus » convient, mais « suspendus » ne le semble pas.

« VRD » : Voirie et Réseaux Divers. Concerne la voirie et les réseaux d’alimentation en eau, en électricité, en gaz, en télécommunication, et ceux d’évacuation de l’eau de pluie, des diverses sortes d’eaux usées.

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« Voici les avantages de ce système :
1 – L’urbaniste, comme organisateur de la vie, dispose librement des trois dimensions et peut penser en volume, même en ce qui concerne les circulations.
2 – La silhouette de la ville peut être esquissée par ce site artificiel.
3 – Cette macrostructure suggère des idées directrices aux architectes des bâtiments tout en laissant une grande souplesse et la liberté d’expression à chacun. Les architectes urbanistes devront essentiellement assurer la coordination entre les architectes par le dialogue, basé sur la sensibilité et non pas par l’application d’une réglementation stricte. » (F. prov. d.c.)

 Il est désormais possible de savoir ce qu’est le projet présenté comme étant le « deuxième ».

Il est prévu de créer de grandes dalles aériennes (« sols artificiels »), chacune étant posée sur de nombreux points dappui (« soutenus par une très large trame de points d’appuis [points dappui] »). Ceux-ci seraient comme de nombreux piliers mais surement pas en en ayant une forme simple et ils ne seraient probablement pas tous pareils. Il est probable que le mot « macrostructure » puisse désigner lensemble et aussi chaque dalle.
C’est aussi appelé « site artificiel », et il est vrai que c’est très différent d’une intégration « des bâtiments au sol ». Ceux prévus ainsi seraient même hors-sol.

Toutes les dalles et leur répartition donneraient « une silhouette caractéristique à AUROVILLE », dite aussi « très caractéristique ». Ça existerait quelle que soit la forme, courbée ou non, de chacune. La photographie principale de la maquette montre que les dalles seraient courbées.
C’était très loin de ce que Roger Anger pensa en septembre 65 et qui avait été approuvé par la Mère : certaines architectures délibérément surprenantes ou expérimentales ne doivent pas être retenues, ainsi que : pleinement intégrées à la nature.

La répartition des dalles sur points dappui ferait que les « quatre zones » seraient « exprimées d’une manière plus nette ». Ce sujet ne fut pas développé.

On voulut qu’il y ait « l’ambiance d’une ville indienne », ce qui concernait la forte « densité » de population. Cet aspect est secondaire par rapport à celui de dalles posées sur de nombreux points dappui et sur lesquelles seraient des bâtiments. Est-ce que tout ça produirait « l’ambiance d’une ville indienne » !? Non !

Il est dit que l’idée de créer une telle « macro-structure » apparut aux architectes en conséquence de la « volonté de créer un plan dynamique et souple ». D’abord, il n’est pas dit que ce fut en conséquence d’un mouvement intérieur respectable, par exemple une intuition véritable, ou une vision véritable, ou autre chose de ce genre.

Qui eut l’idée de placer du dynamisme, de créer « un plan dynamique » ? C’est le vital d’un des architectes de l’équipe de Roger Anger, peut-être celui de ce dernier, et les autres acceptèrent. ((Dans la langue anglaise, la vie se dit : the life, (ou : life ?) et la survie se dit : the survival (ou : survival ?). Dans la langue française, le mot vital désigne ordinairement ce qui concerne la survie, c’est-à-dire ce sans quoi l’on meurt. Pour les locuteurs du français, il n’est d’abord pas facile d’employer le mot vital pour désigner aussi ce qui l’est par Sri Aurobindo : toute la vie en elle-même, les sensations, désirs, émotions, etc.))
Le site internet d’un Aurovilien est nommé « Divakar ». En janvier 2018* y fut publié un texte titré Quelle ville ? Sur sa page 69, il y a ceci, où chaque aller-à-la-ligne-suivante est remplacé par une barre oblique. « R. [Roger Anger] n’était pas satisfait du concept initial, qui lui semblait trop inerte, et cherchait avec sa vitalité créative à le rendre plus attrayant. / En règle générale, l’être vital ne comprend et n’apprécie que ce qui lui est analogue ; l’absence de mouvement perceptible, d’un évènement sensible et visible, lui apparaît comme une pauvreté. / […] / Il courba les rayons. »
En conclusion, l’ajout du caractère dynamique et de ce qu’il produisit ne vint pas d’une bonne origine.
Roger Anger et les autres membres de son équipe s’étaient laissés aller à suivre les impulsions de leur égo, précisément de leur vital qui sut mettre leur mental et leur physique à son service.

À quoi correspond le caractère « souple » indiqué par Mario Heyman ? Il est dit que « C’est sur ces sols suspendus que les bâtiments proprement dits s’intégrant dans un cadre déjà structuré seront construits par de nombreux architectes ». Il est dit aussi que « Cette macrostructure suggère des idées directrices aux architectes des bâtiments tout en laissant une grande souplesse et la liberté d’expression à chacun. »
Le caractère souple proviendrait donc du fait que les constructions sur les dalles aériennes seraient faites par de « nombreux architectes » et que ceux-ci seraient autres que les urbanistes-architectes créateurs des dalles.
Ça produirait aussi une absence d’« uniformité ».

Ces caractères de « grande souplesse » et de « liberté d’expression » existeraient donc dans le cadre d’une très grande contrainte, d’un grand enfermement : être sur une dalle posée sur de nombreux points dappui. Objectivement, il y aurait beaucoup moins de souplesse et de liberté que dans le cas d’un plan en étoile imbriquée avec un symbole de la Mère où la contrainte est de respecter les axes de voies publiques qui rayonnent autour d’un centre et le système concentrique. Mario Heyman indiqua d’ailleurs que « La volonté de créer un plan dynamique et souple a dominé lors de cette étude au détriment, dans une certaine mesure, de la multiplicité des formes architecturales possibles ». Évoquer un caractère de « souplesse » et la « liberté d’expression » fait penser à la présentation de deux arguments imaginés après avoir eu la conception des dalles sur de nombreux points dappui, et qui servent à tenter de faire accepter ce qui apparait naturellement comme étant oppressif, rigide et repoussant, qui servent donc à tenter de tromper en tentant de donner des impressions contraires.
Tout ce qui serait construit sur ces dalles exprimerait une grande soumission aux urbanistes-architectes.

Dans la fin de la citation, il est parlé de « L’urbaniste, comme organisateur de la vie ». La signification donnée par Anger au mot « urbaniste » pour Auroville est-elle qu’il est forcément un architecte ? Dans la réalité, ce n’est pas forcément le cas. Par ailleurs, ce ne sont pas les urbanistes qui ont à organiser la vie. Ils agissent dans le cadre qui leur est indiqué par l’autorité publique compétente. Roger Anger avait à agir dans le cadre de ce qu’avait indiqué la Mère à Pondichéry.

Il est dit que, sur chaque dalle posée sur de nombreux points dappui, « les bâtiments » « seront construits par de nombreux architectes ».
Dans la conception en jeu, en plus des architectes créateurs de ces dalles courbées, d’autres architectes étaient censés intervenir pour les constructions à créer dessus.
Il est fait comme si ces derniers étaient les décideurs mais ils pourraient ne pas être à l’origine de toutes les constructions. Ils pourraient n’être que des exécutants, c’est-à-dire avoir une position subalterne, en des initiatives provenant d’autres personnes, et s’occuper seulement de réaliser des plans conçus par elles, s’il est fait appel à eux. Et rien ne dit qu’ils seront tous des Auroviliens.
Le décideur, c’est normalement la « Conscience Divine » indiquée dans la Charte, dont chacun le voulant devrait chercher à être « le serviteur volontaire ». Et celle des conséquences éventuelles qui est l’initiative d’une construction, sa forme, etc., peut émaner de n’importe qui.
Ainsi, les constructions à placer sur les grandes dalles posées sur de nombreux points dappui pourraient provenir d’un mouvement allant de l’intérieur vers l’extérieur, ce qui est le bon mouvement de développement dans la manifestation supramentale dans le cadre de laquelle existe Auroville.
Mais, comme déjà dit, le projet avec des dalles courbées posées sur de nombreux points dappui est mauvais.

Roger Anger avec son équipe imagina qu’il placerait de l’unité par la création de ces dalles. Ce serait un mouvement partant d’en bas. Il conçut que de la (prétendue) diversité existerait par les bâtiments construits dessus.
Vu sa conception générale d’Auroville, il ne pensa pas que l’obéissance à ladite « Conscience Divine » produirait l’unité, et que le résultat de chacun obéissant ainsi produirait la diversité (où il pourrait cependant y avoir parfois des ressemblances si c’est l’effet d’obéir comme venant d’être indiqué).

Roger Anger avec son équipe imagina aussi qu’il placerait de l’unité d’une autre manière.
En septembre 65, lors de sa visite à la Mère, il avait apporté un document sur lequel il avait écrit ses réflexions et, lors de la conversation, il fut établi qu’il y aurait une règlementation précise et un contrôle à propos de l’aspect extérieur des constructions et de leur entourage mais pas à propos de l’intérieur (mis à part les réseaux généraux d’apport et d’évacuation). La cause de cela est que d’autres intervenants étaient censés agir, d’autres architectes, et qu’il fallait s’occuper de créer une harmonisation dans l’aspect extérieur de la ville.
Désormais, Roger Anger semble avoir pensé qu’une telle règlementation précise ou « réglementation stricte » était probablement impossible à établir en entier à l’avance et que des règles devaient apparaitre au fur et à mesure, ou au moins que la « coordination » qui devait exister devrait se faire au fur et à mesure des situations. Ça continuait de concerner seulement l’aspect extérieur car, dans la conception en jeu, en plus des architectes créateurs des dalles courbées posées sur de nombreux points dappui, d’autres intervenants, d’autres architectes étaient censés agir pour les constructions à créer sur ces dalles.

Les constructions bâties sur les grandes dalles posées sur de nombreux points d’appui pourraient être modifiées au fur et à mesure de découvertes technologiques (par exemple à propos de la fourniture d’électricité) ou pour toute autre cause. Elles pourraient être détruites et remplacées.
Par contre les dalles en elles-mêmes créeraient beaucoup d’immobilisme.

Il est temps de s’occuper des deux photographies qui illustrent l’article.

La première est sur sa première page, au-dessus de son titre. La maquette est vue d’au-dessus un peu en oblique. Autour d’un centre, quatre zones sont nettement visibles. Il y a une alternance de deux zones qui ont peu de bâtiments et même presque pas pour l’une d’elles, avec deux autres zones qui ont beaucoup de bâtiments.
Des lignes sont comme partant plus ou moins de la zone centrale comme si elles étaient les rayons d’une étoile qui seraient courbés, soit un peu, soit en étant presque dès le départ très courbés, très rabattus.
Au premier plan, dans une des zones où il n’y a presque pas de bâtiments, une telle ligne courbe parait être une voie de circulation et d’autres voies sont visibles un peu partout, formant parfois comme un pont lors de croisements. Certaines longent de longs bâtiments.
Dans la zone qui est à gauche, il y a une ligne courbe large qui est très visible, qui ne part pas de la zone centrale elle-même mais part en lui étant proche, et sa courbe commence par lui être parallèle puis s’en éloigne. Il est probable qu’elle au moins corresponde à une des dalles soutenues.
Dans la zone qui est à droite, il y a un grand paquet de constructions qui touche la zone centrale et s’étend vers l’extérieur en se divisant en deux branches. L’une est comme un rayon d’étoile qui serait courbé. L’autre, beaucoup plus large, est, dès son départ du centre, rabattue. Il est probable que ça corresponde à une ou plusieurs dalles posées sur de nombreux points dappui. Entre les deux branches sont des cubes et dautres formes qui représentent des bâtiments et qui ne semblent pas posés sur une telle dalle.

Ici est la fin du passage principal qui est reproduit dans le texte dont le titre commence par : À bas la forme de galaxie pour Auroville ! Le paragraphe suivant ne lest pas, et la photographie ne lest pas ici, mais les trois paragraphes d’après le sont aussi.

La deuxième photographie est sur la même page qu’une partie du discours de Roger Anger. Elle correspond à tout une des deux colonnes de la page. La voici mise horizontalement.

PICT0039

C’est la même maquette qui est photographiée presque de profil, et où ce qui est au premier plan est la zone avec notamment le grand paquet de constructions. Tout n’est pas fait précisément et, si lon ne sait pas déjà qu’il y a des dalles sur points dappui, on ne le devinerait peut-être pas.
Sur la maquette, la zone centrale est, en représentations, un bâtiment globalement conique entouré par deux anneaux formés chacun de plusieurs bâtiments en arc de cercle. Autour sont les lignes courbées. Le bâtiment n’est pas surmonté par une « sculpture symbolique » comme cela avait été annoncé à propos de la forme dite de nébuleuse.
La légende de cette deuxième photographie est dans un cadre au bas de la colonne de texte et elle est ceci : « Vue sous un autre angle [celui presque de profil], la maquette d’Auroville semble évoquer une cible dont le centre serait le cœur de la ville…, ou une rose épanouie… » Ça peut faire penser à une cible (pour projectiles). Pour que ça fasse penser à une « rose épanouie », il faut plus que de l’imagination. Qui est l’auteur de cette légende ?

Roger Anger, dans la fin de son intervention, annonça que plusieurs « schémas d’urbanisme » allaient « être présentés et commentés ».
Mario Heymann, peu après le début de la sienne, indiqua aussi que plusieurs « projets » allaient être « présentés ».
Plus tard, l’intervenant Pierre Braslavsky annonça que plusieurs « plans », « maquettes », étaient présentés.
Mais Mario Heymann commença en parlant de « présenter notre projet » : un seul était désormais soutenu par l’équipe de Roger Anger.
La maquette qui est en deux photographies et sa description par Heymann correspondent au « deuxième projet » : « Nous avons établi un deuxième projet dans lequel on retrouve, bien sûr, le même programme ».
Il est parlé du « même programme » que pour le premier projet qui était celui dit de la nébuleuse mais qui est une étoile imbriquée avec le symbole de la Mère. Il ne fut même pas nommé. Il ne fut pas dit qu’il provenait de ce qu’avait capté soudainement Roger Anger et que la Mère l’avait fortement approuvé.

Suite immédiate de l’intervention de Mario Heymann.
« AUROVILLE est destinée à abriter des hommes qui cherchent à évoluer et à se réaliser pleinement.
Pour qu’AUROVILLE soit un cadre digne de cette aspiration, il est indispensable que sa création soit un exemple sans pareil de coopération entre les hommes. » (F. prov. d.c.)

Les humains dont il est parlé sont ceux tels qu’ils sont déjà et qui participent à la création d’Auroville. Il n’y a pas l’aspiration à ce qui est au-delà de cela. Il n’y a pas la notion de « serviteur volontaire de la Conscience Divine ». Dire « se réaliser pleinement » n’exprime pas cela.
Même si on ne voulut pas employer les mots « Conscience Divine », il y avait forcément un moyen d’exprimer la même notion avec d’autres mots, et ne pas le faire fut une faute.
Fin de l’intervention de Mario Heymann.

Dans la revue L’Information du bâtiment, tout le début de l’article ainsi que les photographies et la description de ce projet à lignes courbes et à dalles posées sur de nombreux points dappui font penser que celui-ci existait déjà en 1966*, qu’il avait déjà la préférence, et avait été présenté à l’Unesco à ce moment. Roger Anger n’est pas responsable de cela.

Suite immédiate.
« Exposé de M. PRÉSENTÉ, Ingénieur
Les techniques scientifiques à Auroville et leurs applications
Dans l’équipe, j’ai l’honneur d’être principalement chargé de résoudre les problèmes scientifiques, et en particulier ceux de l’énergie et de l’eau, car ce sont deux problèmes qui, dans l’avenir, seront de plus en plus liés scientifiquement.

Pour entrer dans le vif du sujet, regardons la carte des bioclimats de l’Inde […]. […]
Les Experts de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique sont formels ainsi que ceux du Commissariat à l’Énergie Atomique Français [français] : "Ce sont les centrales atomiques mixtes, c’est-à-dire produisant à la fois de l’énergie électrique et de l’eau douce, qui résoudront le problème". […] Le C.E.A. propose de construire une centrale dont la puissance disponible serait de 275 mégawatts et le débit d’eau douce de 180 millions de m3 par an. Cette solution résoudrait tous les problèmes d’AUROVILLE et aussi ceux d’une partie du South Arcot.
Si nous avons envisagé, comme nous l’avons fait précédemment, l’utilisation de l’énergie solaire pour faire du dessalement d’eau de mer, nous pensons aussi utiliser cette énergie pour d’autres besoins. […] à l’échelle de la Ville, et d’autre part, à l’échelle du logis. […]
[…] Citons encore que la disposition des bâtiments, la forme de leur façade et la nature des matériaux seront prévus pour établir une correction acoustique de la rue de nature à baisser sensiblement le niveau moyen des bruits.
[…] Voilà très grossièrement schématisé le programme des recherches que nous avons commencé en entreprendre ? L’ASHRAM possède un centre d’études qui donne aux élèves une formation universitaire : les professeurs nous apportent leur concours et les étudiants travaillent certains secteurs de ce programme et effectuent des relevés sur place. »
Fin de l’intervention de Georges Présenté.

Suite immédiate.
« Exposé de M. P. BRASLAWSKY [Braslavsky], Architecte D.P.L.G. [Diplômé par le Gouvernement]
Principes économiques pour Auroville
Les recherches formelles qui vous sont présentées aujourd’hui, les plans, les maquettes, croquis, idées, les études de programmation, les hypothèses urbanistiques, sociologiques, économiques, qui sous-tendent ces divers éléments, … tout ce matériel de travail, nous en avons cherché et nous continuons à en rechercher la cohérence interne… en fonction des conceptions générales définies par ailleurs par Shri Auro Bindo [Aurobindo]. (Au risque de répéter des choses déjà dites). »

Il est parlé de « conceptions », pas de, par exemple, suivre son guide intérieur.

Suite immédiate.
« Permettez-moi de m’y arrêter un instant :
Dans notre strict langage philosophique occidental, le yoga de Shri Auro Bindo [Aurobindo] est, en dernière analyse, une conception idéaliste du monde.
C’est-à-dire qu’elle se fonde sur l’Antériorité et la Supériorité de l’Esprit sur la Matière. »
Dans le langage ordinaire, un idéaliste est un individu qui a un idéal. Il peut se comporter selon lui. Il peut être matérialiste, athée ou non.

Suite immédiate.
« Cependant, et cette réserve est capitale, toute une série de démarches, d’analyses, d’appréciations propres à Shri Auro Bindo [Aurobindo] dans l’ensemble de son œuvre procèdent d’un réalisme philosophique incontestable.
On a pu, à ce propos, évoquer la parenté spirituelle de Shri Auro Bindo [Aurobindo] et de Teilhard de Chardin. »

Principalement, l’action de Sri Aurobindo ne relève pas de la philosophie mais de la manifestation supramentale. C’est dans ce cadre qu’il y a ce qui peut être appelé de la philosophie, parmi d’autres choses.
De cela, Teilhard de Chardin n’a pas la plus grande partie, l’essentiel et beaucoup de conséquences. C’était un papiste qui voulait la domination de sa religion sur toute la Terre, tous les humains étant censés finir par être papistes. Il était prêtre de sa religion, c’est-à-dire, notamment, qu’il pensait que, par une prétendue manipulation magique faite sur un peu de vin et un morceau de pain, il créait souvent du sang de dieu et du corps (sans sang) de dieu, et il buvait et mangeait cela. Il était aussi moine jésuite.

Suite immédiate.
« Toujours est-il que, chez Shri Auro Bindo [Aurobindo], les faits matériels objectifs ne sont jamais niés ou négligés. Ils relèvent de plans de conscience distincts. Ils doivent être connus, analysés, maîtrisés, assumés enfin pour mieux permettre le développement psychique ultérieur et supérieur de la nature humaine.
Ce résumé grossier vous permettra peut-être de mieux saisir la nature même de nos travaux, à la fois animés par la recherche d’une spiritualité et simultanément par l’appréhension la plus réaliste des problèmes concrets qui se posent.
Et de même que cette largeur de vue propre à Shri Auro Bindo [Aurobindo] a permis de rassembler dans une même équipe des hommes venus d’horizons philosophiques très divers, de même nous pensons que l’ensemble de cette entreprise concerne en puissance toutes les familles spirituelles et philosophiques de notre culture actuelle et justifie, de ce fait, la recherche au sens le plus élevé du terme d’un compromis acceptable par chacune d’elles et – permettez-moi de le dire – par chacun de vous. »
Pierre Braslavsky s’illusionnait ! Il en était là car il ne s’occupait que du début du début de l’enjeu tel que perçu par lui, là où il y a unité humaine comme il comprenait cela, etc.
Il s’imaginait que les « familles » idéologiques évoquées pourraient intervenir, par exemple l’ensemble des papistes ou l’ensemble des mahométans. Dans la réalité, des individus pouvaient s’intéresser à Auroville, en partant de l’état de conscience que chacun avait, qui pouvait être notamment religieux ou non.
Et, pour la suite, il n’y a pas des « familles » idéologiques qui devraient chercher à créer un « compromis », ni des individus qui devraient chercher cela, mais, pour les individus, il y a à se mettre à agir comme il le faut, chacun à sa mesure, dans le cadre de la manifestation supramentale qui avait commencé et dans lequel existe Auroville.

Mais Braslavsky omit cela : il n’envisagea pas autre chose que « les familles spirituelles et philosophiques » « de notre culture actuelle ».
Dans le livre titré Paroles de la Mère I, page 203 il y a ceci, qui n’est pas une traduction faite par la Mère comme l’indique une étoile blanche placée à la fin.

« Auroville veut être une cité universelle où hommes et femmes de tous pays puissent vivre en paix et en harmonie progressive au-dessus de toute croyance, de toute politique et de toute nationalité.
Le but d’Auroville est de réaliser l’unité humaine.
8 septembre 1965
 » (F.d.c.)
Il y a « au-dessus ».

Suite immédiate.
« Ceci posé, vous comprendrez aisément que les hypothèses économiques fondamentales d’AUROVILLE aient été abordées, dans notre équipe, avec un double souci :
1 – Ne pas nier les difficultés matérielles de l’entreprise : d’innombrables questions se posent, je vous en dirai un mot tout à l’heure.
2 – Ne pas compromettre, au fil des questions immédiates, les objectifs spécifiques à AUROVILLE.
En ce qui concerne les problèmes matériels, ils sont – vous le pensez bien – très nombreux ; nous sommes loin de les avoir tous abordés et, à plus forte raison, résolus.
[…]
En outre, AUROVILLE se propose de réaliser un objectif spécifique de nature disons philosophique, et ce non pas en plus de ses objectifs matériels, mais à travers eux et comme fin profonde de son existence.
[…]
[…] quels capitaux viendront donc s’investir là-bas ?
À quoi nous pouvons d’ores et déjà répondre que, mis à part ceux qui viendront pour des raisons philosophiques – les moins nombreux peut-être, mais les bienvenus quand même – et surtout…
Les capitaux les plus classiques ne manqueront pas d’être intéressés par les conditions qui leur seront proposées à Auroville. »
On peut considérer que parmi les individus dont il est pensé quils viendront « pour des raisons philosophiques », il y a ceux motivés par une cause plus profonde. Pour eux tous, il est indiqué quils seront « les bienvenus quand même » ! Autrement dit, il est fait comme sils seront superflus mais, malgré cela, acceptés !
Dans le texte reproduit, il y a bien le mot « surtout » suivi par des points de suspension, le tout en gras.
Est-ce qu’il est parlé des individus appelés investisseurs, qui cherchent à gagner de l’argent ?
Braslavsky était communiste.


Suite immédiate.
« Nous n’en sommes pas encore, loin de là, à pouvoir faire état d’un bilan-programme de l’opération d’ensemble, mais les données du contexte géographique, politique et international nous paraissent aller dans le sens d’AUROVILLE et non en sens inverse.
– Sur le plan économique (sans vouloir vous inonder de lieux communs sur l’Inde), il est clair que ce pays immense en plein développement a des besoins à sa mesure et constitue un débouché et un marché évidents.
Et, sous réserve de s’intégrer à la planification économique générale indienne, l’économie d’AUROVILLE pourra non seulement limiter le risque d’erreur, mais encore consolider la certitude des marchés passés dans le cadre de cette planification et offrir de ce fait une garantie supplémentaire aux capitaux investis.
– Sur le plan politique indien, le soutien actif que le Gouvernement Fédéral apporte à ce projet nous permet d’espérer la mise au point de conditions de fiscalité et de mouvements de capitaux, sans parler de l’aide administrative, propres non à freiner mais à accélérer la mise en place du complexe économique d’origine.
– Sur le plan international, enfin, compte tenu des objectifs généraux d’AUROVILLE, compte tenu de l’accueil unanime fait à la résolution indienne sur AUROVILLE par la Conférence compétente de l’UNESCO, compte tenu enfin d’une conjoncture internationale qui peut, pour des raisons diverses, inciter de nombreux pays – et particulièrement ceux qu’il est convenu d’appeler les grandes puissances – à contribuer de telle ou telle façon à la naissance d’un tel ensemble, pour toutes ces raisons, multiples, variées, parfois délicates, nous pensons que l’évolution de la situation actuelle n’est pas contradictoire, au contraire, avec les buts (dont je reparlerai) et les moyens d’AUROVILLE.
– Enfin, en quittant les préoccupations économiques et financières pour nous placer sur un plan humain évident, nous pensons que l’aide aux pays en voie de développement – et c’est là une des vocations principales d’AUROVILLE – »
Où alla-t-il chercher cela !?

Suite immédiate.
« ne doit pas être vue seulement en termes de dons, de charité, de collectes, mais aussi et surtout en termes réalistes et dynamiques de développement industriel, agricole, autonome.
Il s’agit là d’un problème qui tourmente nos sociétés industrielles et nous pensons, pour notre part, y apporter une réponse adéquate aux besoins et aux moyens de notre temps.
Une autre question se pose encore sur le plan humain : Peut-on faire à Paris les plans d’une ville indienne ? La réponse est difficile. Je crois, pour ma part, que c’est OUI et NON. […]
En tout état de cause, au-delà des travaux préliminaires, il est certain que notre équipe devra s’enrichir de la présence de techniciens indiens pour chaque spécialité considérée.
Mais au-delà de ces problèmes matériels et humains, le but profond d’AUROVILLE sera-t-il atteint ?
Aurons-nous au bout du compte, autre chose qu’une ville nouvelle normalement constituée, capable de vivre ?
Nous travaillons en ce moment même à l’élaboration d’une série d’hypothèses économiques, techniques et politiques qui, si elles se trouvaient vérifiées, permettraient de donner, dès le départ, une tournure originale, réaliste et spécifique aux institutions d’AUROVILLE.
L’idée de base en est que l’ensemble des "concessions" nécessaires au départ des choses doit ensuite faire l’objet d’une reconquête graduelle mais certaine au profit de la collectivité urbaine.
Un tel processus fonderait en droit et en fait la réalité de la Cité, donnant ainsi à ses habitants, outre une satisfaction morale et matérielle légitime, une histoire commune d’une grande portée extérieure.
Il est fort possible que, sous le poids de la réalité, AUROVILLE, tout en se développant impétueusement sur le plan économique, ne puisse concrétiser pendant longtemps qu’une faible partie des projets que vous voyez aujourd’hui. Encore importe-t-il qu’ils soient dès à présent conçus.
Certes, nous souhaitons, comme Architectes et comme Hommes, que le maximum puisse être réalisé dès le départ et il importe d’y travailler, de se donner aujourd’hui ce but-là. » (F. prov. d.c.)
Roger Anger avait renoncé à la structure qui correspondait à la « formation » de la Mère et il s’était égaré, en entrainant son équipe. Ce faisant, il empêchait que cette bonne structure puisse commencer à se manifester. Et, longtemps même avant cela, puisque le contact avec cette « formation » avait été coupé il s’empêchait d’en capter davantage d’éléments.

Suite immédiate.
« Mais même si AUROVILLE devait pendant les dix premières années, n’offrir pour toute architecture que les constructions rurales indiennes traditionnelles, pourvu que ceux qui y vivent soient animés d’un idéal actif de travail, de progrès, de paix et de fraternité humaine, nous n’aurons pas œuvré en vain. » (F. prov. d.c.)
Il n’est parlé que d’un « idéal » ! Il n’y a rien qui corresponde à suivre son guide intérieur.

Suite immédiate.
« Tant il est vrai, finalement, que le plus important dans AUROVILLE, c’est l’étincelle d’humanisme véritable qu’elle peut réveiller en chacun, sans contredire ses convictions, sans autre contrainte que la prise de conscience d’une entreprise qui fait appel au meilleur de la nature humaine pour le rendre meilleur encore. »
Fin de l’intervention de Pierre Braslavsky.
Il considérait que chacun pourrait conserver ses convictions. C’était exprimer une fois de plus l’erreur déjà indiquée avant.
Lorsqu’il parla « d’humanisme véritable » et du « meilleur de la nature humaine », il ne limita peut-être pas cela à ce qui existait déjà en considérant qu’il faudrait seulement l’améliorer.
C’est pourtant la signification qui apparait naturellement et qui correspond à sa « recherche » « d’un compromis acceptable par » chacune de « toutes les familles spirituelles et philosophiques » « de notre culture actuelle ».

Suite immédiate.
« Exposé de M. P. GARRIGUES, Ingénieur
Le problème industriel à Auroville
[…]

Je suis donc chargé de vous dire pourquoi la ville que nous devons construire ne pouvait se trouver mieux située que dans le Sud du Continent indien. Il se trouve en effet qu’une des explications les plus convaincantes que l’on puisse donner, trouve ses motifs dans la partie du programme général que je suis chargé d’étudier personnellement, c’est-à-dire l’Agriculture et l’Industrie.
Pour préparer mon intervention de ce soir, j’ai eu l’occasion de vérifier quelques renseignements statistiques. Je me contenterai d’une seule donnée numérique concernant la situation mondiale, tellement elle est significative. Tout le monde doit savoir et faire savoir que la population de la terre a augmenté de 2 % entre l’année 1965 et l’année 1966, et que, pendant ce temps, les productions mondiales de l’arachide, du froment, du sucre et du riz ont diminué respectivement, notons-le bien, de 4, 5, 6 et 7%.
[…].
En ce qui concerne l’Industrie, nous retenons 2 ou 3 ordres d’industries prioritaires à faire cadrer avec le plan quinquennal de l’État de Madras : […]. Enfin, des industries de base ou de transformation, une centrale d’énergie nucléaire, une centrale de dessalement de l’eau de mer, […].
[…]
Un des plus grands révolutionnaires de tous les temps a dit que "l’homme n’avait pas seulement besoin de pain mais aussi de roses". Tout le monde sait que la rose était l’emblème de Nehru ; or voici que les architectes d’Auroville qui sont partis de l’image immobile et combien traditionnelle du lotus, ont été entrainés, comme malgré eux, par une sorte d’évolution naturelle, et comme vous pouvez vous en rendre compte sur les maquettes, à dessiner une rose. »
Fin de l’intervention de Pierre Garrigues.
L’individu dit révolutionnaire serait Karl Marx.
« ont été entrainés » : par quoi ? Par leur vital se faisant soutenir par leur mental.
Pour que la maquette fasse penser à une « rose », il faut plus que de l’imagination.

Ainsi est la fin de l’article dans la revue.
À la conférence, il est possible que, après cette intervention, il y eût des questions posées par l’auditoire et les réponses.

Voici les autres pages de l’article, n° 4 à 11.

Photographies supprimées le 30 octobre 19.

 

 

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